Exposition "Tour du monde du Bordelais - 1816-1819"

Réalisée par l'association Marinopole

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Le Bordelais est le seul navire à voiles à avoir fait le tour du monde en partant de Bordeaux et en y revenant de 1816 à 1819. 
Son capitaine Camille de Roquefeuil est le troisième navigateur français à avoir réalisé cet exploit, après Louis-Antoine de Bougainville (1766-1769) et Etienne Marchand (1790-1792)

PÉRIPÉTIES, CONTRETEMPS ET DANGERS    - 1817


VALPARAISO, 5 - 14 FÉV.

Début de mission perturbé au Chili

Dès l'arrivée à Valparaiso les événements se précipitent : Une armée venue d'Argentine vient de passer les Andes et se dirige vers Santiago. Roquefeuil doit céder la moitié de sa cargaison d'armes aux autorités et quitte en hâte ce lieu devenu dangereux.


SAN FRANCISCO, 4 -13 AOUT

San Francisco, mission espagnole isolée

Le Bordelais est le premier bâtiment français à entrer dans la baie de San Francisco

Les vivres du Bordelais étant épuisés, le capitaine se ravitaille auprès de la mission, qui cultive des céréales et élève du bétail.


CALLAO / LIMA, 23 FÉV. 29 MAI

Lenteurs administratives au Pérou

À Lima, Roquefeuil veut se faire payer les fusils livrés à Valparaiso.

Mais l'administration fait attendre trois mois son règlement. Il se lie alors d'amitié avec Leonti Hage-meister, administrateur de l'Alaska russe, qui lui propose de l'aider à organiser une chasse aux loutres de mer.

Il apprend aussi qu'il peut se procurer facilement du bois de santal aux îles Marquises.


NOOTKA / NITINAT, 5 SEPT.- 16 OCT.

Nootka-Nitinat, trop tard pour la chasse à la loutre

Quand Le Bordelais arrive sur la côte du Nord-Ouest américain, les fourrures disponibles ont déjà été achetées par les nombreux navires présents, russes, états-uniens et anglais. Roque-feuil se contente de reconnoître les lieux et teste le troc. Après être passé tout près du nau-frage, Le Bordelais part hiverner aux îles Marquises.

                                        Camille de Roquefeuil

                                      Bateau Le Bordelais

PARFUMS DE BOIS DE SANTAL ET DE VERINE*

24 DEC. 1817 - 28 FEV. 1818 (*FEMMES)


"Il était à peine au mouillage que Le Bordelais fut envahi par une cinquantaine de femmes qui étaient arrivées à la nage. Je ne jugeai à propos de repousser cet abordage et d'ailleurs je n'aurais su quel moyen prendre pour chasser un pareil ennemi, qui s'était déjà emparé du pont."

C. de Roquefeuil


Les risques du chercheur de santal

Le capitaine partage sa quête de santal entre les îles de Nukuhiva et Hivaoa. Bien qu'il admire la beauté des insulaires et la facilité de leur vie, il redoute leur anthropophagie. Le troc n'est pas sans risques : Roquefeuil échappe de peu au coup de casse-tête fatal d'un guerrier insatisfait d'une transaction.


L'inflation, dans le troc aussi

Pendant ses deux mois d'escale, l'équipage embarque plus de 20 tonnes de santal contre une cinquantaine de fusils. Mais l'inflation sévit : D'une tonne de bois contre un fusil quelques années plus tôt, le santal se négocie en 1817 à 250 kg par fusil.



Baptême de lieux à Hivaca

Enthousiasmé par cette fle riche en forêts de santal, le capitaine profite de son passage pour renommer: le bras de mer Ha'ava est rebaptisé canal du Bordelais; le cap Matafenua prend le nom de Balguerie; et la baie de Tahauku devient baie de Roquefeuil.ragraphe

ALASKA - CHINE : RIEN NE SE PASSE COMME PREVU - 1818 -1819


 D'ALASKA, 6 AVR. - 13 NOV. 1818

Guet-apens

De retour en Alaska, Le Bordelais embarque des chasseurs amérindiens, spécialisés dans la chasse aux loutres de mer. Mais l'expédition est attaquée par une tribu hostile. Les canons du Bordelais tirent. Bilan : des morts et des blessés parmi les chasseurs engagés.


9-26 JANVIER 1819

Escale aux îles Sandwich* (HAWA)

À Oahu, le roi Kamehameha réclame du vin de Bordeaux pour livrer du santal, mais Roquefeuil n'en a plus. Il rencontre par chance un capitaine états-unien accommodant, avec lequel il échange le reste de sa cargaison contre le bois précieux.


PORT DE CANTON 13 MARS - 17 AVR. 19

Marché défavorable

Dans un marché saturé par des marchandises identiques proposées par des bateaux arrivés par dizaines des Etats-Unis, la vente trop tardive du fret est décevante.

Avec le produit de cette médiocre transaction, Roquefeuil achète ce qu'il peut : cannelle, thé, sucre, vermillon; et paie de lourdes taxes à l'administration


JUIN - NOV. 1819

Cap vers la France par une route connue

À l'ile de l'Ascension, proche de Sainte Hélène où Napoléon est prisonnier, la garnison anglaise empêche Roquefeuil de se ravitailler.

Le Bordelais n'évitera la disette qu'en de: mandant des vivres à quatre bateaux de rencontre.u paragraphe

                                      Trajet du Bordelais

LES PARADOXES DE CE VOYAGE EXCEPTIONNEL 24 DEC. 1817 - 28 FEV. 1818


Le 21 novembre 1819, après trois ans et deux mois de voyage,

"Enfin nous arrivâmes à Bordeaux, tant et depuis si longtemps désiré, comme devant être le terme de nos fatigues"

René Vimont


À son arrivée, Camille de Roquefeuil est accueilli en héros, mais la durée et les difficultés de l'expédition pèsent sur les comptes; la vente de la cargaison ne suffira pas à rembourser les frais de cette circumnavigation de trois ans.

Ce tour du monde reste néanmoins un tour de force de navigation et une exceptionnelle aventure humaine.


Sur le plan commercial, toute une génération de négociants-armateurs bordelais va s inscrire dans le sillage de Balguerie et créer de nouveaux comptoirs: Le Quellec et Bordes au Chili, les Frères Denis en Indochine, Ballande en Nouvelle Calédonie, tous Cap Horniers, Bordes deviendra à la fin du XIX° siècle le premier armateur à voiles d'Europe et construira le plus grand cinq-mâts du monde : le France 2.